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07/01/2015

Charlie Hebdo : entre l’horreur et la colère

     

 

 

 La nouvelle est tombée peu après midi, ce mercredi 7 janvier, reléguant du coup à l’arrière-plan toutes les informations du moment. Vers 11h30, deux hommes cagoulés et vêtus de noir sont entrés dans les locaux parisiens de Charlie Hebdo. Armés de kalachnikovs, ils ont ouvert le feu sur les personnes présentes avant de s’enfuir en compagnie d’un complice qui faisait le guet. Le bilan provisoire de ce carnage est très lourd : douze morts - parmi lesquels des figures historiques du journal comme Cabu et Wolinski -, ainsi qu’une vingtaine de blessés dont quatre  très gravement atteints. La piste islamiste (on parle d’Al Qaïda) ne fait pas de doute puisque l’un des tueurs aurait crié : « Allah akbar. Nous avons vengé le prophète.», comme l’atteste l’une des vidéos de surveillance. La France entière est sous le choc de cet attentat, le plus meurtrier jamais commis sur son territoire. Avec lui sont  reposées les questions de la liberté d’expression et de la laïcité dans ce pays qui en est le fer de lance. L’hebdomadaire satirique avait déjà reçu des menaces en 2012, après la publication des caricatures de Mahomet. Depuis, il était en permanence sous surveillance policière (deux policiers ont d’ailleurs été tués ce matin). Mais Charlie Hebdo, qui en avait vu d’autres, n’entendait pas se censurer dans un pays protégeant la liberté de la presse. Maintes fois, il avait égratigné les figures symboliques du Christianisme et il ne voulait pas tenir l’Islam pour une religion intouchable dans cette république censée ne favoriser aucun culte. D’autres, malheureusement, ne pouvaient comprendre ni admettre cette joyeuse tolérance. Ils l’ont prouvé aujourd’hui avec cette tuerie effroyable, montrant toute leur détermination à combattre nos valeurs dans notre pays même. Une nouvelle forme de fascisme se profile dans nos villes et nous ne pouvons plus l’ignorer sereinement. Il appartient aux pouvoirs publics d’en tirer toutes les conséquences.

 

                                            

                        Bruno DA CAPO