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18/06/2012

La vague rose

 

                   

 

 

 

 Ainsi ces élections législatives ont confirmé, malgré un taux d’abstention élevé (41%), la victoire de la gauche dans les urnes. Confirmé et même étonné par l’ampleur de cette déferlante. Avec 314 sièges, le Parti Socialiste se taille la part du lion, laissant loin derrière une UMP passablement sonnée (214 sièges), même si ses principaux ténors (Jean-François Copé, François Fillon, François Baroin, Laurent Wauquiez, Nathalie Kosciusko-Morizet) ont été réélus. Quant aux ministres de l’actuel gouvernement Ayraud, ils n’ont pas failli à leurs défis électoraux puisqu’ils ont été tous élus, certains dans des circonscriptions difficiles comme Marie-Arlette Carlotti face à Renaud Muselier à Marseille. Dans la nouvelle assemblée nationale, il y aura, bien sûr, quelques absents considérables : Ségolène Royal battue à La Rochelle, sans doute à cause d’ambitions trop manifestes, François Bayrou qui n’a pas pu s’imposer chez lui, dans les Pyrénées Atlantiques et qui semble à présent très isolé ou Jack Lang, revenu trop tardivement dans ses Vosges natales. Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, les deux médiatiques adversaires d’Hénin-Beaumont, auront finalement laissé la victoire s’échapper au profit du socialiste Philippe Kemel : de quoi méditer la fable de La Fontaine, « L’âne et les trois voleurs ».  Du reste, avec 12 députés, il est injuste que le Front de Gauche ne puisse bénéficier, à l’instar des écologistes (17 députés) d’un groupe parlementaire à l’Assemblée, surtout si l’on tient compte du travail fait par Mélenchon en faveur des socialistes durant la campagne présidentielle. La proportionnelle est un octroi que réclame aussi le Front National qui devra se contenter de deux députés au Palais Bourbon, dont la plus jeune de l’Assemblée, Marion Maréchal-Le Pen et ses 22 printemps. D’une manière générale la représentation paritaire est en progression chez les députés, même si elles ne seront que 155 femmes sur les 577 fauteuils à pourvoir. Avec désormais tous les pouvoirs dans sa manche (gouvernement, Assemblée Nationale, Sénat, régions), le Parti Socialiste se retrouve dans une situation absolument inédite de domination de la vie politique française. En fera-t’il le meilleur usage ? Répondra-t’il aux attentes des Français ? Ce sont d’autres questions qu’appelle cet état de grâce et c’est peu dire que les premières mesures gouvernementales sont attendues par l’opinion publique. Le balancier politique est naturellement instable. Cinq années de sarkozysme ont fait qu’il favorise aujourd’hui la gauche, mais ça pourrait vite changer si elle n’est pas à la hauteur des responsabilités confiées.

 

 

                             Bruno DA CAPO