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01/02/2012

Le désert des Barbares


L’Afghanistan que j’ai traversé en 1979, juste avant l’invasion soviétique, reste pour moi inoubliable. Pays splendide, saigné depuis par quatre décennies de guerres et de carnages, indocile, anarchique, dont l’équilibre politique repose sur des alliances entre tribus qui toutes défendent un territoire délimité par d’ancestraux accords entre familles. Parler donc d’installer une démocratie avec pouvoir central et surtout vouloir l’imposer est bien évidemment une idiotie sans nom. Les Soviétiques, qui eux voulaient annexer ce pays, s’y sont cassés les dents. Les Talibans ont pris la suite, on sait comment, et quelle folie fut leur régime. Le commandant Massoud en a laissé la vie, mais quelle vie ! Le 11 septembre a déclenché la soif de vengeance américaine qui a conduit à des années de traque d’Al Qaïda, jusqu’à l’embourbement des troupes US qui viennent de tourner casaque. Mais nous, qu’allions-nous faire dans cette galère ? Nul ne le sait. Les bons experts en géopolitique sauront prouver le bien fondé de la présence française dans les montagnes afghanes. Mais chacun sait que ce ne fut que pour complaire à Bush que Sarkozy engagea nos soldats en trois coups de menton, qu’il se gargarisa de mots comme gardiens du monde libre contre la bête immonde du terrorisme. L’ennui, c’est qu’aujourd’hui on ne sait plus pourquoi nos soldats meurent là-bas, pourquoi ils guettent encore un ennemi devenu chimérique comme dans le Désert des Tartares. Pour moi, le lieutenant Drogo doit donc rentrer chez lui et vite, d’autant qu’il n’a plus d’arme pour au moins se défendre ! Heureusement, Hollande nous promet - s’il est élu - de retirer nos troupes fin 2012. J’invite donc chacun à penser à nos gars quand le moment sera venu de glisser sagement son bulletin dans l’urne.

                              

                                              Yves CARCHON