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17/04/2015

Sécurité ? Non, liberté !

 

Allo, j’écoute ? Silence... Allo ? Allo ?... On m’écoute peut-être ? Oui, mais c’est pour notre sécurité à tous. Ah bon ! Il n’y a pas si longtemps, l’affaire Snowden avait révélé des écoutes massives aux Etats Unis et la vieille Europe s’était récriée : «  Comment ça ! On ne peut mettre sur écoute un pays entier ! » A l’époque, nous donnions  des leçons démocratiques, arguant que la lutte contre le terrorisme ne devait produire de loi liberticide. Aujourd’hui, alors qu’Hilary Clinton propose pour sa prochaine élection à la Maison Blanche de revenir sur l’atteinte aux libertés du Patriot Act, aujourd’hui donc, en France, on semble oublier les recommandations faites à nos amis américains, sachant que les bons conseils sont toujours donnés aux autres et jamais à soi. Notre loi Renseignement est bien sûr montrée du doigt par Amnesty International, Reporters sans frontière et bien d’autres. En réponse de quoi, le gouvernement regarde ces irréductibles démocrates comme des inconscients se moquant de la sécurité. On voit bien où est le piège que nous tendent les terroristes : en renonçant à nos libertés dites fondamentales, on fait le jeu du fondamentalisme religieux basé sur le crime et l’intimidation. Certes, des sondages nous disent que nombreux Français sont prêts à renoncer à leur vie privée pour faciliter la lutte contre le terrorisme. Mais en renonçant à notre liberté, on accepte les diktats des terroristes. On se plie aux exigences de la terreur. Aux dernières nouvelles, un régime spécial serait accordé aux avocats, notaires, journalistes, parlementaires qui craignent de ne plus pouvoir faire leur métier correctement. Voilà qui est bien. Mais qu’en sera-t-il pour le citoyen comme vous et moi ? Devra-t-il vivre sous surveillance constante ? Privilégier la sécurité à tout crin sera toujours accepter de perdre tout ou partie de sa liberté.

 

                      Yves CARCHON

 

 

20/01/2015

Les tables de la république laïque

 

 

Cette marche silencieuse du dimanche 11 Janvier 2015 marquera les mémoires. Sursaut républicain d’un peuple qu’on nous disait défait, soumis, n’ayant plus foi en lui. Des profondeurs du génie national a jailli le franc refus de la barbarie islamiste. Après l’effroi, garder notre sang-froid doit être le mot d’ordre. Après le temps de l’émotion, ô combien légitime, voici venu celui de l’analyse. Ainsi, certains déjà posent les questions qui grattent : était-on assez protégé ? Et où étaient les « failles » dont a parlé Manuel Valls ? Comment a-t-on laissé passer entre les mailles du filet de dangereux individus déjà connus des différents services de surveillance du territoire ? Ne sachant si les individus en question avaient déjà commis d'autres assassinats ! D’autres remarques nous interpellent. On sait que tout le monde en France n’était pas Charlie, que des attaques de mosquées, de synagogues ont ponctué les jours qui ont suivi le drame national. On sait aussi que dans les réseaux dits sociaux ont émergé des propos scélérats et racistes, quand ils n’étaient pas pro-terroristes. Autre remarque : même si l’on doit rester uni et éviter tout amalgame, on doit bien reconnaître que de petits Français éduqués et instruits par notre école républicaine sont devenus des terroristes. Que dire de cette institution censée former des citoyens libres et égaux ? Il semble bien qu’elle n’ait pas fait le job, comme nous tous d’ailleurs, devrait-on aussitôt ajouter. Aujourd’hui sonnent les trompettes de la sécurité. Il n’y a certes pas de liberté sans la sécurité, mais cette même liberté ne peut survivre sans la laïcité. Si l’on s’y tient, chacun pourra vivre librement tout en respectant l’autre. Pas besoin de citer Voltaire, encore qu’il a tout lieu d’en éclairer encore plus d’un ! Non : revenons aux tables de la république laïque. Enseignons-les pour les appliquer fermement de partout sur le sol français.

 

 

                                     Yves CARCHON