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17/01/2014

Ah, cette anomalie qu’est l’homme !

 

Il est de ces déclarations qui font froid dans le dos. On en entend ici et là des vertes et des pas mûres. Mais là, voilà qui laisse pantois ! Dernièrement (cela date de deux ou trois jours) l’un des gourous-olibrius de Google a déclaré d’une voix docte : « La vie privée est une anomalie ». Oups ! Voilà qui nous rappelle les pires moments de la période totalitaire, qu’ils soient nazis ou communistes. L’instinct grégaire, c’est justement ce que les sieurs Hitler, Mussolini, Staline flattèrent tragiquement. Aujourd’hui, il semble sinon mener le monde du moins largement inspirer les prophètes du Net... Proférer sans ambages une telle énormité ne semble pas avoir choqué grand monde, comme si tout pouvait être dit du moment que l’on traite de la « communication de demain ». La communication, encore un mot qui fait florès, qu’en d’autres temps on traduisait par : propagande. Aujourd’hui, le conditionnement se veut résolument feutré, subliminal, d’autant plus dangereux qu’il ne heurte plus personne et qu’il semble intégré par nos consciences lasses ou endormies. La fascination de l’écran – TV, PC, jeux vidéos – nous abrutit inéluctablement. Souvent, on en ressort groggy, décervelé comme d’un match de boxe. Nous vivons tous comme des moutons, n’écoutant plus que les sirènes qui nous séduisent par leur accès facile et ô combien ludique, en oubliant qu’un jour nous entendrons les chiens. Pas les chiens de berger ! Non, ceux qui chasseront les plus conscients d’entre nous tous qui auront échappé au Grand Programme de la Toile. On devrait se méfier d’un tel mot : une toile peut être d’araignée et donc on peut s’y engluer et y mourir. Il sera temps alors de dire que l’Homme lui-même est une anomalie. Une drôle d’anomalie puisque qu’il ne sera plus !

                             Yves CARCHON

14/01/2014

Hollande dans la tourmente

 

               

 

 

 Entre le programme de campagne d’un candidat et son application, lorsque celui-ci arrive au pouvoir suprême, il y a toujours eu un clivage, tellement la réalité d’un pays est complexe, irréductible dans tous les cas à quelques propositions théoriques, fussent-elles sincères et bien argumentées. Cette fatalité se reproduit à chaque élection d’un nouveau président et l’on serait bien naïf – ou bien hypocrite – de s’étonner devant les difficultés actuelles du chef de l’état. Mais si gouverner, c’est toujours trahir, il n’en reste pas moins que François Hollande a une rare capacité à surprendre, tant ses alliés que ses adversaires. Ainsi, la notion de « pacte de compétitivité » qu’il a avancé, peut-être imprudemment, lors de ses vœux présidentiels du 31 décembre, confirme si besoin était le changement de cap de sa politique. Ironie du sort : elle lui aura au moins valu l’assentiment quasi généralisé des ténors actuels de l’UMP – à l’exception notable de Jean-François Copé qui trouve le président encore trop à gauche. Et Pierre Gattaz, le patron des patrons, n’a pas manqué de saisir la balle au bond. 100 milliards d’euros d’exonération de charges patronales pour la création d’un million d’emplois sur cinq ans : la belle affaire que voilà ! Cela reviendrait, pour l’état, à avancer aux entrepreneurs la somme de 100 000 euros pour chaque nouvelle embauche, avant même la moindre commande augurant une relance économique. Le travail a un coût, mais tout de même…Du reste, nous savons depuis longtemps que les mesures prises en faveur de l’emploi profitent rarement aux travailleurs, ni d’ailleurs aux consommateurs, comme l’a montré, sous le quinquennat Sarkozy, l’abaissement de la TVA pour les restaurateurs. Entre l’ancien et l’actuel président, il y a d’ailleurs plus d’une similitude. L’un comme l’autre ont été poussés, en cours de mandat, à revoir leurs positions de départ : plus de social pour Sarkozy et plus de libéralisme pour Hollande. L’un comme l’autre ont engagé le pays dans des conflits coûteux et incertains de valeurs : Sarkozy en Afghanistan et Hollande en Afrique. Mêmes dérives vers la « pipolisation » de leurs vies sentimentales respectives : un divorce suivi d’un mariage pour Sarkozy, une liaison abusivement commentée pour Hollande. En somme, tout cela fait de l’actuel locataire de l’Elysée un président parfaitement normal.

 

                         Bruno DA CAPO

07/01/2014

Valls à contretemps

 


Faut-il interdire les spectacles de Dieudonné ? Non, bien sûr. Ce serait le faire entrer dans la victimisation, lui qui frise déjà la parano quand il affirme dur comme fer que nous vivons tous sous l’horrible joug sioniste. Ce serait surtout lui faire beaucoup de pub et donc attirer curieux et autres olibrius en mal de castagne ou renommée. Dieudonné se dit antisioniste, ce qui est bien sûr son droit. Il peut même le proclamer et en faire un show humoristique. Pourquoi pas ? Le problème, pour ne pas dire le hic, c’est qu’il se livre avec une certaine volupté à des débordements antisémites, n’hésitant pas à mettre en cause un journaliste de France Inter et ne dédaignant pas de proférer de douteuses saillies sur les chambres à gaz qu’il faudrait regretter selon lui... Bien sûr, il y a de la provocation chez Dieudonné, un humour noir, franchement ravageur. Il y a plus : quelque chose qui ressemble à du ressentiment qu’il masquerait sous un humour limite. Comment ne pas penser à ce courant antisémite qui connut son point d’orgue en France avec l’affaire Dreyfus pour ressurgir au cours des années 30 et se concrétiser funestement avec l’Etat français du maréchal Pétain ? On croyait le monstre vaincu. Mais non ! Perdure toujours dans notre douce France cette peste qui apparaît comme une épidémie, que des agents sortis de leur sommeil propagent avec vigueur, déguisés, maquillés sous d’autres oripeaux mais reprenant toujours la même antienne. C’est un fait. Il faut donc inlassablement l’endiguer. Interdire les spectacles de Dieudonné ? Non, car on toucherait à la liberté d’expression. Mais le poursuivre pour ses propos antisémites, ça oui, il faut le faire. C’est la loi. Il faut en l’occurrence l’appliquer sans délai et sans le moindre apitoiement. 


                     Yves CARCHON