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04/08/2015

Les humains de la misère

 

Le torchon brûle entre le gouvernement et Eurotunnel concernant l’épineux problème des migrants tentant de gagner la Grande-Bretagne, qui empruntent clandestinement le tunnel sous la Manche. Neuf décès ont déjà été recensés depuis début juin. 37 000 déjà auraient été interceptés en l’espace de sept mois, des travaux de sécurisation du port de Calais avec « fils barbelés et barricades » ayant dissuadé les migrants à s’embarquer dans les camions montant sur les ferries... Vous dites : « fils barbelés » ? Voilà qui glace déjà le sang. Poursuivons. Ces passages se font souvent de nuit et le PDG d’Eurotunnel parle d’une « pression insupportable » que ne peut admettre un concessionnaire sérieux. Toujours selon l’éminent concessionnaire, 13 millions d’euros ont été investis « dans des moyens physiques (clôtures, éclairages, caméras, barrières infrarouge) » et « humains de protection du Terminal de Coquelles ». Le terme « humains de protection » fait déjà froid dans le dos. Il s’agit en fait « d’effectifs de gardiennage » que le pauvre PDG a dû doubler. Il en appelle donc aux responsabilités de l’Etat qui rechigne à employer des CRS. M. Cazeneuve, notre bon ministre de l’Intérieur, se rebiffe, tape du poing sur la table. Faux, dit-il. Et de  nous donner ses chiffres. Du coup, le pugnace PDG réclame près de 10 millions d’euros aux Etats français et britannique qui, selon lui, compenseraient un manque à gagner liés à l’afflux des clandestins. J’arrête là et je demande : dans quel monde vivons-nous ? Doit-on enrôler encore plus « d’humains de protection » ou dresser plus de barrières et autres tonnes de barbelés pour bouter tous ces humains de la misère ? Qui ose parler dans pareilles conditions de « manque à gagner » ? Avons-nous perdu la tête ? Car en acceptant clôtures, caméras et barrières infrarouge, c’est beaucoup de notre liberté que nous perdons !

                 Yves Carchon

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