Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

08/07/2013

Virée !

 

                                   

 

  Le changement, on y a cru encore une fois ; on l’attendait même impatiemment. Las ! Un an après l’arrivée de François Hollande à l’Elysée, la France- de gauche – découvre qu’il n’y a pas de changement, et surtout pas dans la manière de gouverner. Comme avec ses prédécesseurs, un ministre doit toujours fermer sa gueule ou démissionner. Il peut aussi être viré, purement et simplement, en cas de désaccord avec la ligne directrice du gouvernement. Delphine Batho, ex-ministre de l’Ecologie depuis mardi dernier, en sait quelque chose, elle qui n’a pas accepté la rigueur budgétaire imposée aux différents corps d’état pour 2014. D’autres, en apprenant une réduction de 7% pour leur ministère, s’en seraient tenus à une grimace ; pas elle qui, dès le lendemain, vitupérait publiquement sur une radio. Rappel à l’ordre du premier ministre lui demandant de revenir sur ses déclarations intempestives. Refus catégorique de l’intéressée qui s’est vu aussitôt notifiée son renvoi du gouvernement. Sa liberté de parole entièrement retrouvée, elle ne s’est pas privée de continuer à vider son sac. Doit-on, pour autant, en faire un contre-modèle du pouvoir socialiste ? Non. Car si sur le fond, il est difficile de lui donner tort, sur la forme, en revanche, elle a failli à un élémentaire devoir de réserve. Ayrault a raison quand il exige, au sein de son gouvernement, une unité de parole et d’action. Le hic, c’est sans doute que d’autres ministres, avant Delphine Batho, ont allègrement enfreint ce commandement politique de base - à commencer par Arnaud Montebourg dans l’affaire Mittal - sans les mêmes conséquences. Au moins l’opinion sait-elle, à présent, qu’il ne faut pas se fier à la bonne mine de notre président et de son premier ministre.

Au-delà de ce cas d’espèce ministériel, c’est aussi le rapport de François Hollande à l’écologie qui est remis en question. Le limogeage de Delphine Batho dit clairement le caractère négligeable de son ministère dans le contexte actuel - et sans doute aussi l’importance des lobbys anti-écologiques en France. Si Jean-Vincent Placé, chef de file des Verts au Sénat, enfonce une porte ouverte en déclarant  qu’Hollande n’est pas écologiste, cela a quand même le mérite d’être clairement exprimé. Autrement dit, tous ceux qui appartiennent à cette sensibilité politique savent à quoi s’attendre avec lui. Ses promesses de campagne  (alors objets d’âpres négociations) ont toutes les chances de ne pas être honorées durant son quinquennat ; pas même la nécessaire fermeture de la vieille centrale nucléaire de Fessenheim ; pas même les mesures rognant le privilège fiscal du diesel qu’avait initiées Delphine Batho. Cela aurait été pourtant la marque d’un vrai changement…Reste à savoir si les candidats écologistes en tireront toutes les conséquences lors des prochaines élections.

L’ironie de l’histoire est que cette sanction envers une ministre est survenue à peu près au même moment où le gouvernement présentait un nouveau plan en faveur de la parité. Quant à son remplacement illico par Philippe Martin, le moins qu’on puisse en dire est qu’il ne laisse pas augurer une amélioration des choses en ce domaine hyper sensible.

 

                          

                                   Noël MONPERE      

19:51 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : batho, ecologie, limogeage, fessenheim

Les commentaires sont fermés.