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15/01/2013

La démocratie, c’est la guerre

 

                      

 

 A force de ne plus voir le spectacle de la guerre qu’à la télévision. A force de vivre dans une relative sécurité à l’intérieur de nos frontières – qui sont aussi celles de l’espace fédéral européen, désormais -, nous avons fini par oublier les terribles leçons de Mars et de Bellone. Depuis maintenant près de soixante-dix ans, nous avons interdit à la guerre l’accès à notre territoire, mais elle n’en demeure pas moins vivace dans le monde. Les conflits locaux, rapides ou endémiques, mais toujours très meurtriers, se comptent par centaines depuis 1945. Nation démocratique, la France y a souvent pris part, que ce soit pour ses intérêts économiques ou par le jeu des alliances internationales. De tous les continents, l’Afrique est celui où elle est, militairement parlant, le plus intervenu. Rien que pour ces cinq dernières années, elle a délégué ses troupes et sa logistique au Tchad, en Lybie, en Côte d’Ivoire et maintenant au Mali. Ce pays à majorité musulmane – l’un des maillons de la francophonie africaine, aussi – subit depuis des mois l’assaut de brigades islamistes particulièrement destructrices – comme on l’a vu avec les sanctuaires musulmans de Tombouctou. En répondant à l’appel au secours du président Traoré, François Hollande a pris certainement une décision grave et courageuse. Une décision qui, pour la première fois depuis son arrivée à l’Elysée, force le respect et l’adhésion de ses naturels adversaires, à droite. Ce n’est pas le même son de cloche sur sa gauche, où certains ont taxé sa décision d’ingérence. Pouvait-il faire autrement, surtout en sachant que quelques six mille ressortissants français vivent et travaillent actuellement au Mali (gibiers de choix pour ses agresseurs) ? Non, et c’est ne pas intervenir, laissant ainsi le champ libre à ces nouveaux barbares, porteurs d’une idéologie d’un autre âge, qui aurait été, stratégiquement parlant, irresponsable. Face à eux, il n’y a malheureusement que la force qui vaille. Car, dans cette affaire, c’est au moins autant une question de valeurs que d’intérêts commerciaux. La démocratie ne doit pas être l’apanage des seuls pays occidentaux. Tout peuple – à commencer par les Maliens – a le droit, sinon le devoir, de l’exiger pour lui-même. Mais la démocratie, nous le savons bien, ne fait pas l’affaire de tous.  Nombreux sont encore ses ennemis, tacites ou déclarés, au premier rang desquels ces groupes terroristes dont les raids criminels sont avant tout dictés par des considérations bassement matérielles. Ils doivent être combattus avec la plus farouche détermination. Tout en déplorant les risques que cette attitude de fermeté fait encourir aux otages français de l’AQMI et sans écarter la possibilité sournoise d’un attentat sur notre territoire ou sur des institutions françaises à l’étranger. Si la démocratie est synonyme de paix pour les peuples qui l’ont durablement plébiscitée, elle implique souvent de recourir aux armes pour la défense de son principe même. C’est ce que nous constatons, encore une fois, au Mali.

 

                                          Bruno DA CAPO

16:27 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mali, bellone, aqmi, démocratie

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