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23/08/2011

Des hommes et des chiens

 

         

 

  Les récentes affaires de chiens mordeurs à Boulogne et à Marseille relancent le débat sur les relations qui unissent les humains à leurs animaux domestiques - et aux chiens en particulier. Celui que l’on désigne souvent comme le meilleur ami de l’homme – on devrait dire, en fait, son meilleur commensal – n’est pas que cette peluche vivante toujours avide de caresses et de gâteries alimentaires, mais aussi un carnassier redoutable dont les morsures peuvent être très graves. Ses réactions ne sont pas toujours prévisibles et ce sont bien souvent les enfants, plus petits et moins prudents que les adultes, qui en font les frais. Certes, les animaux échappent, contrairement à leurs maîtres, à la responsabilité juridique ; mais doit-on, pour autant, ne pas tenir compte de leurs antécédents et les laisser tranquillement dans la proximité des humains lorsqu’ils ont commis un acte aussi épouvantable que celui de défigurer un enfant ? Le bon sens le  plus élémentaire ne peut que répondre « non » et l’on peut, dès lors, s’indigner de la sympathie suscitée par Prince, le bull-terrier mordeur de la petite Carmen à Boulogne. Le mouvement de protestation qui s’est constitué pour lui éviter l’euthanasie est une insulte à la raison. Il dit en filigrane que l’on a plus de compassion pour la vie d’un chien que pour celle d’une petite fille qui gardera sur son visage les marques indélébiles de ses crocs. Naturellement, il a trouvé un porte-voix en la personne de Brigitte Bardot dont on connaît depuis longtemps le combat – justifié – pour la cause animale, mais aussi les dérapages stupides qu’il a parfois entrainés. En se souciant davantage des conditions d’enfermement du chien agresseur que du sort de la petite victime, elle montre une nouvelle fois comment les meilleures intentions peuvent se transformer en aberrations morales. Comment peut-on pousser à ce point l’indifférence – sinon le mépris -  envers sa propre espèce et mettre en équivalence la souffrance humaine et la souffrance animale ? Cela me demeure, personnellement, un mystère. Mais à trop vouloir défaire la hiérarchie entre les différents règnes, à trop vouloir traiter les animaux comme nos égaux, on ne pourra plus un jour reprocher aux hommes  de se comporter (parfois) comme des bêtes fauves.    

Osons le dire haut et fort  pendant qu’il en est encore temps : il faut durcir la législation sur les chiens des catégories 1 et 2; il faut éliminer sans état d’âme ceux qui ont commis des agressions graves contre des humains et contrôler davantage les possesseurs de ceux qui sont potentiellement dangereux. Aucun chien appartenant à ces catégories ne devrait être promené sans muselière dans un espace public, comme c’est encore trop fréquemment le cas. Et que l’on n’avance pas la négligence pour diminuer la responsabilité des maîtres de chiens qui passent à l’attaque ! La négligence est une faute aussi grave que peut l’être un acte volontairement criminel et doit être sanctionnée comme tel. Si nous ne prenons pas ce genre de mesures, nous pourrions bien glisser insidieusement dans un monde où l’humain n’aurait plus la première place.    

                                                   Jacques LUCCHESI

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