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07/03/2014

De la pédagogie féministe

                      

 

 

 Parmi les différents films et débats que diffuse, depuis près de quinze jours, la télévision française pour préparer la prochaine journée de la femme – rebaptisée justement « journée internationale des droits de la femme » -, un petit spot récurrent  mérite qu’on y accorde un peu plus d’attention. On y voit quelques symboles de notre civilisation (la chaîne de l’évolution humaine, l’homme du Nombre d’or de Léonard de Vinci, le couple figurant sur la sonde spatiale Voyager) réécrits par l’idéologie féministe actuelle. Dans les deux premiers, les hommes sont remplacés par des femmes ; quant au troisième, il montre un personnage féminin à la taille augmentée en lieu et place de son homologue masculin, de fait relégué au second plan.  Cela est à peu près aussi absurde que si un groupe de « masculinistes » critiquait le féminin du mot « république » et entreprenait de transformer Marianne en Marian.

Certes, les auteurs du clip précisent bien que ces images ne reflètent pas la réalité actuelle. Mais elles révèlent, à tout le moins, les désirs de celles qui orientent une partie de la politique gouvernementale depuis deux ans, lesquelles, regroupées en ordre de bataille derrière Najat Vallaud Belkacem,  voudraient bien favoriser ce changement de paradigme. En l’occurrence, force est de constater, une fois de plus, qu’elles ramènent le débat à la seule différence sexuelle, occultant – volontairement ? – la dimension universelle attachée à la notion d’homme. Car ce n’est pas, quoiqu’elles en pensent, l’individu de sexe masculin qui est  privilégié dans le terme « homo sapiens » (devenu, dans ce spot, « fémina sapiens »), mais la totalité de l’espèce humaine, fut-elle symbolisée par un être d’apparence masculine. Ce n’est pas, non plus, la seule partie masculine de l’humanité qui est impliquée dans l’homme cosmique de Léonard, même si celui-ci – comment pourrait-il en aller autrement ? – était conditionné par les critères esthétiques de son temps. Quant à la différence de taille entre les femmes et les hommes (au bénéfice de ces derniers), ce n’est pas la vision d’une culture phallocrate mais un fait de nature et une moyenne scientifiquement établie, constat que nous pouvons d’ailleurs faire chaque fois que nous allons nous promener. Dans l’improbable perspective d’un contact avec une civilisation extra-terrestre, il serait par conséquent fallacieux – du moins sous l’angle de l’espèce - de leur présenter un couple humain où la femme serait plus grande que l’homme.

On aurait tort de penser que ces quelques remarques portent sur des détails insignifiants, même en cette époque grevée par des menaces autrement plus concrètes. Car l’usage du neutre est fondamental dans notre langue et notre culture. Y renoncer, comme le souhaitent nos petites féministes, c’est abdiquer ce sens de l’universel inscrit au cœur de notre civilisation au profit d’une guerre permanente des valeurs liées aux genres. C’est s’engager dans une entreprise de déconstruction symbolique  où nous avons tous plus à perdre qu’à gagner. L’égalité des droits entre les femmes et les hommes, légitime et souhaitable partout sur cette planète, devrait pouvoir se faire sans ces manœuvres  pernicieuses.    

                                                 

                               Bruno DA CAPO

14:15 Publié dans numéro 12 | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : spot, vinci, marian, neutre