07/12/2011
La RDC au bord de la guerre civile ?
J’aimerais donner un coup de projecteur sur un pays, la République Démocratique du Congo, où vit actuellement un jeune comédien que je connais pour avoir monté cette année l’une de mes pièces à Kinshasa. Je suis d’autant inquiet de la situation en RDC que mon correspondant me donne fréquemment des nouvelles et qu’elles ne sont pas gaies. En peu de mots, voilà l’état de la situation. La République démocratique du Congo, ex « Congo-Kinshasa », l'un des pays les plus peuplés d’Afrique, est au bord de la guerre civile. Les élections présidentielles et législatives, qui ont eu lieu le lundi 28 novembre, se sont hélas tenues dans le chaos. L’organisation des élections a été une fois de plus marquée par la fraude et la violence. Les opposants à Joseph Kabila ont demandé l’annulation du scrutin. Kabila a été propulsé au pouvoir en 2001 à l’âge de trente ans, après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila qui avait renversé Mobutu, dictateur sanguinaire. On parle de manipulation des urnes et de pressions sur la commission de contrôle des élections par le clan Kabila. Joseph avait plus ou moins « légitimé » sa présence à la présidence en 2006, lors d’élections déjà contestées et qui avaient eu lieu sous la férule de la violence. Le même désire rester au pouvoir malgré un bilan des plus calamiteux. La RDC est ravagée par la corruption et son administration quasi-inexistante. Le sous-sol regorge pourtant de richesses : or, diamant, cobalt, cuivre, uranium, pétrole. Mais une majorité de Congolais (68 millions) vit dans la misère : l'espérance de vie est de moins de 55 ans, le revenu de 1,25 dollar par jour. La faiblesse et la corruption de l'administration centrale expliquent la malédiction de la RDC : elle est incapable de s’organiser et d’exploiter seule ses ressources. Les pays voisins et surtout les multinationales minières s’y comportent en véritables prédateurs. On peut à bon droit espérer que des pays comme les Etats-Unis et les pays européens, qui ont besoin des ressources du sous-sol congolais, ne laissent pas tomber la RDC dans une guerre civile. L’ONU ne devrait pas tarder à être saisie de la situation. Il faut hélas s’attendre à un début de guerre civile, car me dit mon cher correspondant : « Pour l'instant, nous assistons à la publication des résultats partiels de la présidentielle qui est déjà contestée par l'opposition. Sincèrement, la tension monte du jour au jour. Nous ne savons pas ce qui va se passer après la publication du mardi 6 décembre 2011. Dans la population, il y a ceux déjà qui traversent vers le Congo Brazzaville, ou l'Afrique du sud, ou l'Europe ; d'autres achètent des provisions... etc... Nous espérons et croyons en Dieu qu'il n'y aura plus de bain de sang en RDC, comme la perte de 7.000.000 de Congolais dans la précédente Guerre des imbéciles politiciens Africains ». On ne peut être plus clair !
Yves CARCHON
14:47 Publié dans Numéro 8 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rdc, congo, kinshasa, kabila