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04/05/2012

Inventaire avant le dernier acte

 

 

 

 

 

 

  Que retiendra-t’on, finalement, de ce long débat – 2H45 – si attendu de l’entre-deux tours ? Pas grand-chose, sinon une impression de statu-quo. Le ton entre les deux candidats est resté à peu près courtois, malgré une succession de dénégations et quelques glissements langagiers (comme Sarkozy traitant Hollande de « petit calomniateur »). Hollande a critiqué le bilan de Sarkozy qui a critiqué le programme de Hollande, comme c’était parfaitement prévisible. Aucun des deux n’a enfoncé l’autre, même si sur le strict plan de l’élocution, l’avantage allait quand même au président sortant – Hollande ayant une fâcheuse tendance à avaler les voyelles. En revanche, Sarkozy se répétait excessivement en fin de débat, allant jusqu’ à reprendre des phrases entières prononcées quelques jours avant dans d’autres émissions télévisées (comme sa tirade sur les maires). Non, pas de mot mémorable comme ce « vous êtes l’homme du passif » lancé par Mitterrand à Giscard en 1981 ou, plus près de nous en 2007, cette colère en direct de Ségolène Royal face au même Sarkozy à propos des handicapés. Rien de mémorable sauf, peut-être, cette litanie improvisée de Hollande – « moi président de la république » - qu’il répéta une dizaine de fois pour résumer son opposition radicale tant aux thèses qu’au style de son adversaire. Quant à la conclusion de Sarkozy, comme on pouvait s’y attendre, elle s’est transformée en un appel sans équivoque aux Français encore indécis et à tous ceux qui ont voté au premier pour le FN ou pour le Modem. Nous connaissons à présent tant le choix de Marine Le Pen que celui de François Bayrou. Mais rien ne dit que leurs électeurs respectifs les suivront scrupuleusement. Et il se pourrait bien, au soir du 6 mai, que l’écart entre le vainqueur et le vaincu soit beaucoup plus mince que celui annoncé par les plus récents sondages.

 

                             Bruno DA CAPO