03/12/2012
Que faire ?
Quand nos politiques pensent de leur devoir d’intervenir dans un dossier comme Arcelor-Mittal, ils sont accusés de s’immiscer dans une affaire privée et de vouloir faire la loi sur un champ qui ne leur appartient pas. Quand ils ne disent mot et laissent les patrons organiser tranquillement leurs plans sociaux, on crie au scandale, d’autant que la Gauche est au pouvoir et qu’il est de son devoir de protéger la force productive du pays. Que faire ? Et en quoi l’Etat a-t-il son mot à dire ? Sur le fond bien sûr, tout le monde voudrait que chacun garde son emploi, que nos hauts fourneaux reprennent du panache. Mais la demande a changé et nous sommes malades du nouveau monde qui se profile. Dans ce maelstrom, malheureux Ayrault et Montebourg ! Les voilà au front pour tenter un ultime rétablissement et sauver autant d’emplois qu’ils peuvent. Pour combien de temps ? Mittal est un repreneur, un cynique financier façon Tapie à la puissance dix ! Comment croire en ses promesses ? D’où la sainte colère des syndicats qui doivent être reçus bientôt par le discret Hollande qui, après avoir temporisé Ayrault contre Montebourg, devra vaille que vaille calmer le jeu et jouer du seul registre qui lui reste : la flûte. Montebourg y va au moins, soutenu par Mélenchon, mais on sait très bien que ses effets de manche n’impressionnent en rien le patronat qui le juge « indigne » dans ses propos. Aujourd’hui, il semble que la lutte des classes se fasse entre les patrons et les ministres de l’Etat, sans les ouvriers et sans les syndicats. Marx ne peut bien sûr que se morfondre dans sa tombe... Mittal est de ceux qui mitent déjà le nouveau monde !
Yves CARCHON
14:54 Publié dans numéro 10 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : mittal, montebourg, lutte des classes, marx