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12/02/2016

Un RSA sous conditions ?

 

Créé en 2009 en remplacement du RMI, le RSA est une allocation qui remplace ou complète les revenus de personnes sans emploi ou à faible insertion sociale. Il faut, pour y prétendre, avoir au moins vingt-cinq ans (mais il y a aussi un RSA jeunes) et avoir travaillé au moins deux ans durant les trois années précédant la demande. Son montant est variable selon que l’allocation est versée à un couple ou une personne isolée, mais il ne dépasse guère les cinq cents euros. C’est peu, si l’on tient compte du coût actuel de la vie et cela place ses bénéficiaires bien en dessous du seuil officiel de pauvreté (moins de neuf cents euros). Mais pour tous ceux qui fustigent l’assistanat en France – et ils sont nombreux, à droite comme à gauche -, il faut croire que c’est encore trop. C’est ainsi que dans le Haut-Rhin, Eric Straumann, député LR et président du Conseil Général, a émis l’idée, récemment, de conditionner le versement du RSA à sept heures de bénévolat par semaine. Sa proposition n’était censée concerner que les allocataires de son département (environ vingt-mille personnes) ; elle n’en a pas moins soulevé un tollé national, et pour cause ! D’abord parce que le bénévolat implique une parfaite liberté de décision et d’engagement. Faire du bénévolat forcé serait la négation même de cette notion. D’autant qu’une telle activité d’insertion pourrait concurrencer les petits emplois faiblement rémunérés qui sont le propre du secteur associatif. Enfin – et Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, ne s’est pas privée de le rappeler -, le RSA est un dispositif national qui ne peut pas être négocié à l’échelon local.
Il est vrai que la proposition de monsieur Straumann arrive dans un contexte plutôt tendu entre les chômeurs et l’état – qui voudrait bien réduire la durée de versement de leurs allocations. Elle fait écho à celle de son homologue des Alpes Maritimes, Eric Ciotti, qui, lui, voudrait suspendre le versement du RSA à ceux qui auraient refusé deux offres d’emploi successives. Avec de tels politiciens, le modèle social français a du souci à se faire. Voilà au moins un sujet ou la Gauche et la Droite ne sont pas tout à fait d’accord. Pour le moment.

Bruno DA CAPO