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24/02/2014

Bruissements (32)

 

 

Bluetouff : l’affaire a fini par atteindre l’actualité nationale : Olivier Laurelli, blogueur de son état mieux connu sous le pseudonyme  de « Bluetouff », vient d’être condamné par la Cour d’Appel de Paris à une amende de 3000 euros. Son « crime » : avoir téléchargé, en août 2012,  8000 documents mis en ligne par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire et Alimentaire. Or, ces documents étaient censés être protégés par un système défectueux au moment des faits. D’où la plainte de l’institution concernée et le procès. Seulement, dans cette affaire, force est de reconnaître que la faute vient moins du blogueur que de l’agence susnommée, laquelle voudrait lui faire endosser la responsabilité de sa défaillance. La parade est plutôt facile, quoique fréquente dans les litiges opposant consommateurs et grandes sociétés. Traité comme un cybercriminel – qu’il n’est pas -, Olivier Laurelli a décidé de se pourvoir en cassation. Il a raison et nous le soutenons de tout cœur dans cette affaire qui fera sans doute jurisprudence.

 

EELV : on les croyait remontés contre les socialistes, vu le peu d’intérêt que le parti présidentiel accorde à leurs propositions. Pas à Marseille, puisque les Verts (emmenés par Karim Zeribi) ont décidé de faire alliance avec le PS et son candidat Patrick Mennuci dans la lutte pour la mairie. En cas de victoire de celui-ci, les Verts espèrent bien quelques postes où ils pourront faire entendre leur voix et peut-être avoir une action sur l’environnement local. L’espoir fait vivre ; les postes aussi…A Toulouse, c’est un autre problème qui s’est posé aux Verts avec le changement de sexe d’un de leurs candidats aux élections municipales. François Bertocchio a, en effet, choisi de devenir Florence pour l’état-civil. Comme la loi prévoit la parité hommes-femmes pour les villes de plus de 1000 habitants, il leur a fallut réorganiser leurs listes en urgence. Histoire que rien ne dépasse…. 

 

Ondes : longtemps la peur des ondes fut un des symptômes de la psychose paranoïaque (Strindberg, dans son « Inferno », en a donné un témoignage troublant). Mais les temps changent et les sensibilités avec eux. Il est vrai que notre environnement est maintenant saturé d’ondes, que ce soient celles des portables et de la WiFi ou des antennes de télévision. Aussi convient-il que le législateur essaie d’y mettre un peu d’ordre. Le 23 janvier dernier, les députés écologistes sont parvenus à faire adopter une proposition de loi sur l’exposition aux ondes électromagnétiques. Concrètement, il s’agira surtout de mieux encadrer l’installation des antennes relais (pour la 4G), elles qui ont tendance à croître comme des champignons, ces temps-ci. La WiFi sera proscrite des crèches et des écoles et la prévention des risques potentiels liés à une utilisation excessive du portable sera renforcée. Par ailleurs, les personnes souffrant d’électro-hypersensibilité devraient être davantage prises au sérieux par le corps médical. La notion de dommage est ainsi portée aux limites de l’immatériel. Mais ces mesures de bon sens suffiront-elles pour réguler un marché guidé par la seule recherche du profit ? Voilà la grande question.

 

DRH : il fut DRH chez Wolkswagen, soudoya des syndicalistes, fut condamné pour malversations financières et participa activement au détricotage des lois sociales en Allemagne. Grâce à lui, les chômeurs teutons furent tenus d’accepter des emplois de reclassement à 1,5 euro de l’heure. Ce bienfaiteur de l’humanité s’appelle Peter Hartz. Eh bien c’est cet homme que François Hollande a reçu discrètement à l’Elysée, en novembre dernier. De quoi se sont-ils entretenus ? On le devine sans trop de peine. Depuis, le gouvernement a démenti toute influence de monsieur Hartz sur sa politique sociale. Mais de telles fréquentations restent quand même surprenantes  - et, pour tout dire, dérangeantes – de la part d’un dirigeant prétendument socialiste.

 

Culture : reverra-t’on jamais un grand ministère de la culture en France, comme celui dirigé par Jack Lang dans les années 80 ? La question mérite d’être posée quand nous assistons, chaque année, à une diminution de son budget de fonctionnement. Quand le rôle de l’actuelle ministre de la culture est ramené à celui d’un maître de cérémonie, de festivals en inaugurations, sans le moindre projet novateur. C’est pour protester contre cette pénurie affligeante autant que contre les menaces d’annihilation que fait peser le patronat sur leur statut que les intermittents du spectacle ont, une nouvelle fois, battu le pavé lundi 10 janvier, dans les grandes villes françaises. Leur but : rappeler à tous que la culture n’est pas  un secteur négligeable mais, au contraire, essentiel dans notre économie et notre prestige à l’étranger. Sans quoi, on pourrait bien, l’été prochain, devoir compter avec les grèves et les annulations de spectacles que l’on a connus durant l’été 2003. A bon entendeur…

 

 

 

                      Erik PANIZZA

16:32 Publié dans numéro 12 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : bluetouff, ondes, eelv, drh