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01/12/2017

  Macron et les Restos du cœur

 

                  

 

Quand Emmanuel Macron ne fait pas de la pédagogie démocratique à l’étranger, lorsqu’il parvient à s’arracher à sa garde rapprochée féministe (qui oriente en sous-main une partie de la politique gouvernementale), il lui arrive de se pencher sur les vraies urgences de la société actuelle. Comme la misère – criante ! – de ceux et celles qui n’ont pas de quoi se loger et se nourrir décemment. Ce sont eux qui forment le gros des effectifs qui viennent, chaque hiver, taper à la porte des Restos du cœur. Voilà au moins une création 100% made in France ; une association qui marche de mieux en mieux après trente deux ans d’existence. En lançant le concept en 1985, le regretté Coluche ne croyait sûrement pas que ses Restos du cœur connaîtraient une telle prospérité. Pensez donc ! Cette année  encore, ils prévoient de distribuer entre 136 et 140 millions de repas dans les 2085 centres que compte l’association en France. C’est encore mieux que l’an dernier à la même époque.

Aussi, notre jeune et fringant président se devait d’être présent, vendredi 21 novembre, pour le lancement de leur 33eme campagne. « Vous faites vivre une très belle idée ». A-t-il déclaré avec enthousiasme à un auditoire qui ne l’avait sans doute jamais vu de si près. Et de faire quelques selfies avec les uns ou un peu d’information administrative avec les autres. L’ennui, c’est que cette « belle idée » repose essentiellement sur un réseau de 71 000 bénévoles et les dons des particuliers. C’est dire qu’elle ne coute pas cher à l’état, pourtant en charge des questions sociales. Si encore Macron parvient à obtenir, auprès des institutions bruxelloises, le renouvellement du Fond Européen d’Assistance aux Démunis – lequel ne représente que le quart des achats alimentaires des Restos du cœur -,sa visite n’aura pas été que purement protocolaire.

 Elle n’en pas moins vivement agacé Ayméric Caron qui, sur Canal +, s’est indigné de la légèreté, et même du cynisme, dont le président fait preuve, selon lui, face au problème persistant de la misère en France. Je n’ai pas, personnellement, beaucoup de sympathie pour cet habitué des plateaux télé et la prédication anti-spéciste qu’il y mène depuis quelques années. Mais je dois dire que j’ai trouvé, dans sa colère cathodique, une réelle sincérité et un sens certain de la justice. Reste que le régime végétarien, dont il est un partisan convaincu, n’est pas près d’être adopté par tous ceux qui ont moins de 500 euros par mois pour survivre.

 

Jacques LUCCHESI