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01/07/2014

Pour une fin de vie digne

 

 

Le docteur urgentiste Nicolas Bonnemaison,  poursuivi pour « empoisonnement » de sept patients, a été acquitté. Bravo ! Pour beaucoup, c’est un soulagement, pour d’autres l’indignation et la colère dominent... La veuve d’un des patients a fait part de sa satisfaction quant au verdict. Elle espère qu’on va compléter, donc reparler de la loi Leonetti. Pour les avocats du docteur, pour nous tous, cette décision historique — le mot n’est pas trop fort — va obliger les politiques à légiférer rapidement sur la fin de vie.  Déjà des signes favorables ont été adressés par le ministre Le Foll pour faire « évoluer le cadre législatif ». Tant mieux ! Les derniers sondages montrent que les Français sont prêts à élargir la loi. Cet épineux problème n’est pas facile mais il faut l’affronter. Nous tous sommes déjà ou serons concernés par ce débat existentiel. Doit—on pour autant parler de légalisation de l’euthanasie ? Non. Une loi existe déjà, il faut l’améliorer en permettant aux médecins de l’appliquer en tenant compte autant de la volonté des malades, des familles qu’en respectant l’éthique et la déontologie. C’est en substance ce qu’exprimait Patrick Pelloux, autre urgentiste. Pour l’instant, on sent le gouvernement embarrassé. La ministre des Affaires sociales, Mme Touraine, n’a pas voulu commenter une décision de justice. Langue de bois bien sûr. L’embarras n’est pas sur le fond, car à peu près tout le monde comprend qu’il sera peu ou prou confronté à ce qu’on nomme la fin de vie. Qu’on ne peut plus fermer les yeux ou ignorer que le problème existe. Je pense plutôt que la gêne gouvernementale repose sur la peur de réitérer l’épisode chaotique du mariage pour tous et donc de voir des gens descendre dans la rue. Gouverner, c’est non seulement prévoir, c’est être capable de courage. En son temps Mitterrand su abolir la peine de mort. Hollande serait bien inspiré en marchant sur ses traces.

 

                     Yves CARCHON