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14/03/2013

Vous avez dit diesel

 

                    

 

 

Massivement réemployé par l’industrie automobile française, après que les centrales de production  électrique l’aient délaissé pour le nucléaire, le diesel  - ou gazole - a longtemps fait figure de carburant propre. Dans les années 80, il représenta même une alternative sérieuse à l’essence et aux émissions de dioxyde de carbone accusées, à juste titre,  de participer au réchauffement climatique. On parla de lui comme d’un bonus écologique. Moins cher à la pompe que sa rivale, il devint rapidement le carburant préféré des Français, alimentant trois voitures sur quatre. Aujourd’hui encore, 60% des véhicules automobiles roulent au diesel dans nos villes, dont les bus et l’ensemble des professionnels du transport. Mais toute médaille a son revers et l’on sait à présent ce que l’on ignorait alors : l’effet cancérigène des particules fines et de l’oxyde d’azote produites par la combustion du diesel. Du coup, les grandes marques automobiles françaises ont entrepris d’ajouter un filtre anti-diesel à leurs nouveaux modèles. Celui-ci est relativement efficace mais il ne concerne, à l’heure actuelle, qu’une voiture sur cinq roulant en France. Le récent projet gouvernemental de taxer le diesel à hauteur de l’essence a soulevé, sitôt son annonce, une levée de boucliers chez les constructeurs et les transporteurs routiers. Au motif de faire rentrer 7 milliards d’euros supplémentaires dans les caisses de l’Etat, on allait ainsi ruiner une industrie déjà déficitaire depuis plusieurs années et envoyer à Pôle Emploi des bataillons de nouveaux chômeurs.  Voilà de quoi donner du grain à moudre à Bercy et retarder un processus de restructuration absolument nécessaire. Car si tous ces gens voient leurs intérêts financiers  à court terme, ils veulent, en revanche, ignorer le problème croissant de santé publique que représente le diesel. Que leur importe le décès prématuré de 40 000 Français chaque année pourvu qu’ils puissent conserver leurs petits avantages et maintenir leur train de vie. Après nous le déluge ! Est-ce que ce gouvernement – pourtant élu avec les voix vertes – va être complice de cette attitude criminelle? Ou va-t’il enfin prendre la mesure de cet enjeu et mener une action concrète et soutenue pour améliorer notre environnement – ce qui était au nombre de ses engagements programmatiques. La suppression du privilège fiscal du diesel ne doit être qu’un début dans ce combat pour rétablir la primauté de l’humain sur l’horreur économique. Que François Hollande et ses ministres sachent que les électeurs les jugeront aussi sur leur capacité à prendre des mesures à priori impopulaires mais courageuses et profitables à notre avenir commun. D’ores et déjà, j’appelle tous les citoyens responsables à se mobiliser, à travers les réseaux sociaux, pour cette nouvelle cause de santé publique : l’élimination progressive du diesel dans nos villes.

 

 

                              Bruno DA CAPO

13:58 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : diesel, essence, azote, bercy