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15/11/2011

Effraction

 


 

 

En février 1997, Jacques Chirac, alors président de la République, décidait (sur les conseils de Dominique de Villepin) de dissoudre l’Assemblée Nationale. Depuis deux ans, son premier ministre, Alain Juppé, accumulait les mesures impopulaires et avait du mal à gouverner. Il se heurtait, de surcroît, à des grèves gigantesques. Pour Chirac, il fallait rapidement sortir de cette impasse, quitte à recourir à cette mesure exceptionnelle mais prévue par la Constitution. L’Assemblée Nationale fut donc dissoute selon les règles de l’art et l’on procéda à de nouvelles élections législatives. Manque de chance pour Chirac et ses sbires, ce fut une majorité de Gauche qui s’en dégagea, obligeant le président à une cohabitation de cinq ans avec un premier ministre socialiste, Lionel Jospin.

Cet épisode de notre histoire politique récente peut faire sourire, mais il n’en demeure pas moins d’une incontestable légalité. Pas pour François Baroin qui l’a récemment dénoncé dans l’hémicycle comme une « effraction » - sinon un hold-up -  électorale. Pour ce jeune et arrogant ministre des finances, la Droite aurait ainsi une sorte de droit divin à gouverner la France et toute remise en question de ce privilège serait perçu comme illégitime. Belle leçon de démocratie. Evidemment, ses propos accusatoires soulevèrent l’indignation dans le camp socialiste. Certains lui demandèrent même des excuses publiques, - celles-ci tardant toujours à venir. Certes, nous sommes entrés en période de (pré)campagne électorale, mais celle-ci ne peut pas tout justifier et surtout pas la calomnie sans la moindre créance juridique.

Au demeurant, on peut se demander pourquoi de jeunes ministres – Laurent Wauquiez et son « cancer de l’assistanat » en est un autre exemple – travaillent à se rendre antipathiques aux yeux de  l’opinion publique. Est-ce pour eux une sorte de baptême du feu,  où tous les coups seraient permis, et même encouragés, en haut lieu? Ce serait encore leur meilleure justification. Car autrement, si c’était là l’expression de leur pensée profonde, on aurait de quoi s’inquiéter. D’autant que lorsqu’on a dans son camp une Nadine Morano,  toujours prête à gronder et à mordre par amour pour son maître, on peut faire l’économie de déclarations par nature impopulaires.

 

 

                    Bruno DA CAPO

26/07/2010

La grogne des handicapés








Le 20 juillet dernier, Nadine Morano, secrétaire d’état chargée de la famille et de la solidarité, recevait les porte-paroles du comité d’entente des associations de handicapés français. Pour ces derniers, il s’agissait de lui rappeler les engagements – non tenus jusqu’à présent – de Nicolas Sarkozy en 2007, à savoir l’augmentation de l’AAH de 25% sur 5 ans. Mais à l’issue de la rencontre, la secrétaire d’état, fidèle à la position du gouvernement, a refusé de s’engager sur ce dossier avant trois ans…
Comme il n’est pas du tout certain qu’elle occupe encore ce poste en 2013, les 66 associations de handicapés et leur comité d’entente, fatigués d’être toujours traités avec condescendance, ont donc décidé de s’adresser directement au Président de la République. Lequel n’a pas, pour le moment, daigné leur répondre officiellement.
Leur colère est, néanmoins, parfaitement justifiée. Il faut savoir que cette frange de la population est, avec guère plus de 600 euros de revenu mensuel, l’une des plus pauvres de la société française actuelle. Que, d’autre part, les dé-remboursements massifs de médicaments, pèsent lourdement sur son budget, car elle est aussi l’une des plus médicalisées.
Au Franc-Tireur marseillais, nous soutenons sans réserve cette demande de justice sociale. Et nous invitons les lecteurs interpellés à prendre contact avec ce mouvement par l’intermédiaire de son attachée de presse, Coralie Langlais :
c.langlais@unapei.org


Bruno DA CAPO

18:49 Publié dans numero 5 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : morano, handicapés, aah, 2013