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12/05/2015

Au secours, Jeanne !

 

Nous voilà donc en pleine tragédie ! Le patriarche chassé par le sang de son sang : sa fille ! Diable de diable ! On a fait pire dans les Atrides mais tout de même ! Ici, on congédie le Fondateur ! C’est un peu Zeus que l’on renie ! Assez ! Le voilà chancelant le jour du 1er mai appelant Jeanne d’Arc au secours ! Elle, de pierre, l’entendra-t-elle ? Mais c’est Marine surtout qui est de pierre ! Et Philippot ! Ah lui, sa dague était déjà prête sous sa toge ! Non, le plus dur c’est la petite Marine ! Qu’il a aimée, couvée, choyée, préparée à la lutte politique ! La voilà au plus haut, et c’est le pugilat ! C’est vrai aussi que Jean-Marie est un vieillard indigne ! Avec toutes ces outrances langagières ! Et tout le reste ! On aurait presque pitié de lui ! En constatant ce duel familial, il faut bien convenir qu’on ne compte pas les coups, y compris les plus bas, pour sauvegarder un fond de commerce. Car il est clair que toute la clique FN a su grâce à Marine se refaire une santé, une morale bon teint, bon genre. L’ennui, c’est que tout n’est que surface : le fin du fin est de se démarquer apparemment de Jean-Marie grâce à des adhésions récentes et à la communication. Surtout grâce à la Communication, qui aide à emballer même une viande faisandée. Le Vieux marchait sans masques avec ses gros sabots. Ses parricides ont chaussé des ballerines et ont ganté leurs mains pour présenter les choses. Mais quand on gratte, on sait que les rangers sont déjà prêtes et que les poings américains ont été astiqués ! A l’instar de Le Pen, c’est Marianne qu’il faut invoquer ! Avant de lui porter secours !

                            Yves CARCHON

07/05/2015

Où va l’école ?

                           

 

 L’école française va mal. Etablissements délabrés et surpeuplés, enseignants débordés ou trop peu formés, programmes allégés, intrusion de plus en plus critique de la société civile dans ses murs, présence perturbante des parents d’élèves à tout propos. Sans même parler de la violence qui s’y invite régulièrement. C’est tout cela qui fait chuter, année après année, notre enseignement. Que sont devenues ce qu’on appelait autrefois les « humanités », ces disciplines (comme la philosophie et l’étude des langues anciennes) sans débouchés à court terme mais capitales  pour former l’esprit humain ? Elles régressent de plus en plus au profit des savoirs factuels et utilitaires (comme l’informatique). En cela l’école moderne manque à sa mission fondamentale : l’éveil et l’arrachement du jeune humain aux forces de la nature. Ce n’est pas une mince affaire que d’amener de jeunes esprits, brouillons, rebelles, polarisés sur le paraître, jusqu’à la libre réflexion. Ce n’est pas facile de leur donner le goût de la culture, donc de l’intérêt pour des formes de vie et de pensée inactuelles. Encore faut-il continuer à partager un socle commun de connaissances, des repères et des dates qui font l’identité française.

On pouvait jusqu’à présent compter sur l’histoire pour cela ; même si on riait en douce de ses « mythes » comme « nos ancêtres les Gaulois » popularisé par Ernest Lavisse en son temps. Mais est-ce que le relativisme culturel vaut mieux que l’approche fédératrice et républicaine ? C’est en tous les cas l’option prise par Najat Vallaud-Belkacem. Sous prétexte de faire la part de la diversité culturelle, la ministre de l’éducation va, dès la rentrée prochaine, mettre au nombre des modules obligatoires un enseignement de l’Islam dans le secondaire. Tandis que le Moyen-Âge chrétien, la Renaissance et les Lumières seront laissés au choix des élèves. Certes il est justifié, à l’heure où les ténèbres intégristes étendent leur chape de plomb sur les esprits incultes, de donner aux élèves français une vision plus rationnelle et plus apaisée de l’Islam. Mais cette religion est quand même un épiphénomène dans l’histoire du monde occidental. N’est-ce pas son enseignement qui devrait être mis en option, contrairement à d’autres périodes plus fondatrices de notre sensibilité ? On sent trop, dans cette réforme, une complaisance politique vis-à-vis d’une minorité soucieuse de faire entendre sa vision de l’histoire. Au grand dam d’une idée universaliste de notre  civilisation. Communément, cela s’appelle déshabiller Paul pour habiller Jean. Nous n’en avons pas encore fini avec l’esprit de repentance vis-à-vis de notre passé colonial.

 

                        Bruno DA CAPO