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09/01/2013

Bruissements (16)

 

 


 

 

Rejet : en matière de politique fiscale, ce fut sans doute la grande nouvelle de la toute fin de l’année 2012. Le projet de taxer à 75% les revenus d’au moins un million d’euros annuels – proposition phare du candidat Hollande – a donc été rejeté par le Conseil Constitutionnel. Ce n’est pas vraiment une surprise, vu le nombre de membres issus de la Droite – dont, bien sûr, Nicolas Sarkozy – qui siègent dans cette institution dont la fonction première est de vérifier la constitutionnalité des lois. Du reste, l’honnêteté veut qu’on rappelle que par le passé, le Conseil a aussi rejeté des propositions de lois émanant de la Droite alors au pouvoir – comme la taxe carbone. Cet exemple, une nouvelle fois, montre que ce n’est pas le manque de détermination de François Hollande qui est en cause dans la lenteur à appliquer son programme, mais bien l’opposition qu’il rencontre de la part des institutions françaises et européennes. Nous l’avons déjà dit, sa marge de manœuvre est très étroite. Gageons, néanmoins, qu’il saura trouver, d’ici un an, une autre voie pour réintroduire cette loi fiscale emblématique d’un gouvernement de Gauche.

 

Vœux : pour ses premiers vœux à la nation, le 31 décembre dernier, François Hollande n’a surpris personne. Les questions économiques ont occupées les deux tiers de son allocution, mais ce fut pour mieux accorder un satisfecit à sa politique conciliatrice (la solidarité et la compétitivité, par exemple). Le cap sera donc maintenu en 2013. Il avait parfois des accents pathétiques lorsqu’il évoquait le sort de nos otages au Sahel et des militaires français blessés ou tombés en Afghanistan. Est-il vrai qu’ils ont tous quittés, comme  l’affirmait notre président, ce beau pays montagneux depuis décembre 2012, terme de leur mission pacificatrice ? Un reportage sur une chaîne publique, quelques minutes après, montrait pourtant qu’ils étaient encore 1500 à réveillonner à Kaboul, ce soir-là. Là, je demande à comprendre. 

 

Fête : 1193 voitures incendiées et 339 interpellations sur l’ensemble du territoire français durant la nuit de la Saint-Sylvestre. Ce n’était pas, comme on le voit,  un jour férié pour la police. Ces chiffres ne feront sans doute pas plaisir aux assureurs ; peut-être  un peu plus aux concessionnaires de véhicules automobiles, eux qui ne cessent de soupirer sur la chute de leur chiffre d’affaires. L’importation de pétards allemands semble, en revanche, bien se porter. Elle aura fait un mort et quatre blessés en Alsace durant cette folle nuit de nouvelle année. Ce n’est certes pas pire qu’en Syrie ou en Côte d’Ivoire, mais c’est quand même édifiant. Il n’y a pas à dire : les jeunes Français savent s’amuser.

Russie : après Depardieu – apologiste de l’infâme tyran tchétchène Ramzan Kadyrov -  qui a maintenant demandé la nationalité russe, c’est au tour de Brigitte Bardot d’avoir des velléités d’exil vers la patrie de Pouchkine et de Prokofiev. La raison, pour elle, n’est pas fiscale mais éthique ; enfin, l’éthique humano-animale chère à l’ex-star des sixties (aujourd’hui âgée de 78 ans). Selon elle, le gouvernement français ne se soucierait pas assez du sort des deux éléphants lyonnais suspectés de tuberculose et menacés, pour des raisons évidentes d’hygiène, d’être euthanasiés. Indignation de madame Bardot qui menace de quitter la France. Qu’elle s’en fasse une raison : nul ne la retiendra plus, à présent. Elle pourrait, pourquoi pas, acheter une datcha en Sibérie pour vivre au plus près du tigre des neiges - menacé d’extinction – et en faire la grande cause mondiale de 2013.

 

 

TNT : le 12 décembre dernier, le CSA a décidé – arbitrairement – d’introduire 6 nouvelles chaînes télé (qui suintent la débilité pour la plupart). Cela, bien sûr, ne s’est pas fait sans bouleverser la programmation des 20 chaînes déjà disponibles pour le téléspectateur lambda. Aucun problème pour les gens qui jouissent d’un téléviseur de la dernière génération ou qui sont abonnés à des opérateurs satellitaires. Quant à ceux qui – comme moi – ne disposent que d’un simple décodeur et d’un récepteur déjà anciens mais fonctionnels, non seulement ils ne perçoivent pas les nouvelles chaînes (dont ils se seraient bien passés), mais surtout ils n’ont plus accès à des chaînes habituelles, comme TF1, TMC  ou ARTE. L’enrichissement des uns fait l’appauvrissement des autres. On pourra toujours me dire qu’on peut vivre sans télévision, ou qu’il est temps d’investir dans du nouveau matériel. Simplement, j’aurais préféré – et sans doute beaucoup d’autres avec moi – décider seul de cet achat. C’est ce qu’on appelle vulgairement forcer la main et le marché excelle dans ce genre de pratiques, lui qui mise sur l’obsolescence programmée pour continuer à faire son beurre sur le dos des consommateurs. Eux aussi auraient intérêt à s’unir pour lutter contre ces escroqueries légalisées.

 

 

                                         Erik PANIZZA

07/01/2013

Obélix et la potion moujik

 


Depuis que Depardieu a décidé de s’installer sur le sol belge, le village gaulois ne décolère pas. Comment et qu’est-ce ? Où va crécher notre Gégé ? Et son pognon, il l’a gagné, entend-on au Café du Commerce. Il en fait ce qu’il veut ! A croire qu’en nous boudant, il a emporté avec lui non pas sa fougue de vieux jeune homme mais son menhir ! Pour d’autres, Hollande a fait de notre Depardieu un quasi apatride ! Et le voilà citoyen russe ! C’est Valjean au pays de Raskolnikov ! Du grand cinoche comme on l’aime tant de par chez nous ! Certes, en restant sérieux, on peut penser à juste titre que l’échappée fiscale de Martin Guerre manque un peu d’élégance, d’autant en une période où se serrer les coudes est la moindre des choses et où se comptent par centaines de milliers les misérables... Mais l’égoïsme n’est pas le pire. Le déjanté dans cette affaire c’est les propos tenus par notre acteur sur la Russie et sur son chef. Dire que Poutine est démocrate, c’est une faribole, voire une inconséquence. Une sombre farce. Mais Depardieu-Falstaff semble brûler tous ses vaisseaux. L’ogre burlesque pète les plombs. Dommage ! Il sut faire l’ange, il fait le bête. Tant pis. Obélix fatigué prendrait-il donc son dernier métro ? Notre Aramis de cinéma devrait veiller à ne pas trop forcer sur la vodka. Je vois pourtant en lui quelque chose d’hélas bien français – franchouillard, devrais-je dire – cette faculté à créer de l’esclandre pour le meilleur et pour le pire ! On l’aime bien, Gégé, mais il nous fait penser à cet oncle fêtard qui n’en rate jamais une pour renverser la table au moment de Noël.



                                                      Yves Carchon

18:04 Publié dans 11 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : depardieu, apatride, vodka, aramis