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06/09/2012

Santé : vers un réajustement des honoraires médicaux

 

 


 

 

 Le problème est connu par la plupart des Français. Car nous avons tous eu besoin, un jour, de consulter en urgence un spécialiste pour tel ou tel mal de  dos, de ventre ou de dents. Ces douleurs-là  ne préviennent pas. Surtout, elles semblent prendre un malin plaisir à se manifester lorsque la France entière est en vacances. En l’absence de notre praticien habituel, il a bien fallu se rabattre sur les médecins disponibles. Bien entendu, ils étaient tous saturés de rendez-vous, à l’exception d’un seul, à la voix douce, aux paroles réconfortantes. Difficile, dans ce genre de situations, de discuter et de comparer les tarifs. Ce fut donc lui qui emporta momentanément nos suffrages. Du reste, il nous soigna efficacement ; il n’y avait  rien à redire sur ses compétences. Ce fut différent au moment de passer à la caisse, car ses honoraires étaient de beaucoup supérieurs à ceux pratiqués habituellement dans sa spécialité : « Je suis en secteur 2 et mes honoraires sont libres, vous savez. » Ah ben non ! On ne savait pas, jusqu’à ce qu’on l’apprenne à nos dépens.

Ce n’est pas mieux quand on se tourne vers les hôpitaux. L’inégalité la plus criante s’y étale complaisamment. Soit vous optez pour une consultation publique et vous pouvez attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour obtenir un rendez-vous avec le spécialiste de votre choix. Soit vous prenez un rendez-vous en consultation privée : c’est plus rapide mais ce n’est pas le même tarif. Il faut savoir ce que l’on privilégie dans la vie. Mais qui a dit que la santé n’avait pas de prix ?

C’est pour enrayer ces dérives qui grèvent le budget des usagers modestes que Marisol Touraine, actuelle ministre des affaires sociales et de la santé, a décidé de lancer une grande négociation avec les syndicats de médecins et les complémentaires de santé. Il faut quand même savoir que les dépassements d’honoraires n’ont cessé d’augmenter depuis une dizaine d’années. Ils représenteraient, aujourd’hui, un montant global de 2,5 milliards d’euros annuels. Et tout cela se répercute, évidemment, sur le tarif des mutuelles – 44% d’augmentation en dix ans. Une solution doit maintenant être trouvée rapidement car, autrement, la ministre a annoncé qu’elle pourrait prendre, fin octobre, des mesures unilatérales pour mettre un frein à ces abus. Peut-être le début d’une vraie politique de gauche ?

 

 

                          Christian ILLICH

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