03/11/2011
Du bon ou du mauvais usage du referendum
Pour calmer les Grecs, qui n’en finissent pas de payer pour la mauvaise gestion d’une poignée de politiques qui se sont relayés depuis plus de trente ans à la tête de leur pays, Papandreou a décidé de soumettre par voie référendaire les décisions prises par les Européens par rapport à leur dette. Abyssale comme on sait, et qu’une fleur faite par les banques aux Grecs (50%) ne saurait totalement suffire à les sortir du gouffre. Un referendum, pourquoi pas ? Cela reste un outil démocratique qu’on ne peut balayer d’un revers de la main. Il donne au peuple le pouvoir si précieux d’agir sur son destin. Un peu d’histoire pourtant peut nous interroger. Le référendum est un petit frère du plébiscite dont usa avec un rien de populisme un Napoléon III vieillissant. Il y eut ensuite un De Gaulle qui perdit le pouvoir sur un referendum mal ficelé ou suicidaire en 1969. Mais le dernier en date, chez nous, fut le referendum sur la Constitution européenne qui se retourna contre ceux – de gauche comme de droite – qui voulaient forcer d’une manière élitaire la marche de l’Europe. On sait ce que ce « non » jeta comme trouble chez nos dirigeants de tous bords. Gageons qu’en Grèce les dirigeants seront de même grandement malmenés et que les Grecs auront à cœur de dire qu’il ne suffit pas de s’en remettre au peuple pour s’exonérer de ses fautes. Je vois dans le dépit d’un Sarkozy face à l’initiative du Grec Papandréou la manifestation d’un responsable qui ne traite qu’avec d’autres responsables des affaires de ce monde en oubliant hélas souvent les choix du peuple. Je parlais de notre fameux « non » au referendum pour la Constitution européenne : eh bien, c’est le même Sarkozy qui, par le biais d’un Parlement tout dévoué à lui, fit voter par la bande l’adhésion à cette Constitution à laquelle pourtant une majorité de nos concitoyens avait dit non !
Yves CARCHON
14:59 Publié dans Numéro 8 | Lien permanent | Commentaires (0)
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