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07/07/2011

A quand un référendum sur le nucléaire en France ?






 Le 30 mai dernier l’Allemagne, par la voix d’Angela Merkel, surprenait l’Europe en affichant sa volonté de fermer, d’ici 2021, ses  17 réacteurs nucléaires en activité. Moins de quinze jours plus tard, ce sont les Italiens qui rejetaient, par référendum, la poursuite de la production nucléaire civile dans leur pays. « L’effet Fukushima » n’a pas trouvé en France la même réceptivité. C’est à peine si l’actuel gouvernement consent à baisser de 5% la production d’électricité par le nucléaire d’ici la fin de l’année. Il est vrai que la France, avec 58 centrales en activité, est de loin le pays européen le plus nucléarisé. Cette dépendance rend tout changement plus difficile et surtout plus onéreux. Selon Corinne Lepage (qui a consacré au sujet un livre récemment paru), l’abandon du nucléaire civil couterait à l’Etat Français entre 100 et 200 milliards d’euros. On comprend ses réticences dans le contexte économique actuel. Il n’empêche : dans notre pays où le nucléaire civil a toujours été la chasse gardée de l’Etat, quelque chose est en train d’évoluer ; et il faudra bien, d’ici peu, donner la parole au peuple sur ce dossier particulièrement sensible. Quoi de plus probant qu’un référendum, du moins quand il est unanimement respecté ? Car, quoiqu’en disent ses défenseurs, le nucléaire civil est loin d’être si bon marché pour les usagers. Stocker des déchets hautement dangereux pour notre environnement a un coût et celui-ci et celui-ci est habilement répercuté dans la facture d’électricité du consommateur. Ce problème et ses solutions industrielles seront certainement au cœur de la prochaine campagne présidentielle – et pas seulement pour les écologistes. D’ores et déjà, les candidats déclarés sont sommés de livrer leurs positions respectives  sur ce sujet. Ainsi François Hollande, bien que réticent vis-à-vis des centrales les plus en pointe, serait disposé à faire fermer les centrales les plus anciennes – plus de 30 ans d’âge – et donc, potentiellement, les plus sujettes à accident. En France, 16 d’entre elles seraient concernées dont, bien sûr, la fameuse centrale de Fessenheim (Haut-Rhin). Nous avons aussi, dans notre région, de justes motifs d’inquiétude et l’incendie, fut-il bénin, qui a touché une partie de l’usine du Tricastin (Drôme), la semaine dernière,  a de quoi les raviver. Disons-le franchement : des alternatives au nucléaire civil existent, qui n’impliquent pas un retour aux vieilles énergies fossiles. Il faudrait à présent songer à les développer. Mais cela doit aussi passer par un référendum.

                                          
                                         Bruno DA CAPO  

19:50 Publié dans numéro 20 | Lien permanent | Commentaires (0)

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