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17/06/2011

Modeste leçon de géopolitique



On massacre en Syrie. Allègrement, gaillardement, apparemment sans états d’âme. Sur ordres de Bachar el-Assad, un monstre froid que l’on dit cultivé puisqu’il parle plusieurs langues et qu’il a fait ses universités en occident ! Parle-t-il la langue démocratique ? A l’évidence non, puisqu’il extermine son peuple sans qu’il y ait d’ailleurs beaucoup d’émoi chez nos grands dirigeants imbus pourtant de liberté et de démocratie. Déjà, dit-on, (par la bouche même du philosophe André Gluksmann) on intervient en Lybie ! Alors, s’il nous fallait aussi intervenir en Syrie ! Et puis, Bachar, c’est un ophtalmologiste de formation ; il n’a donc pas froid aux yeux ! Il sait ce que veut dire : œil pour œil, dent pour dent ! Il eût été dentiste que sa férocité eût été à son comble ! Ses relations très agressives, pour ne pas dire plus, avec l’Etat israélien rendent les choses encore plus difficiles pour les Occidentaux. De confession alaouite, branche de l’Islam chiite, on sait qu’il est aussi très proche de la République théocratique d’Iran. Voilà qui n’est donc pas si simple, disent nos diplomates.  Si la Syrie devait s’autodétruire, on peut gager qu’un grave déséquilibre de la région entraînerait une redistribution des cartes. Mais la Turquie est là, qui accueille aujourd’hui dix mille Syriens fuyant la guerre et leur pays. La Turquie, grand pays, à qui l’on a fermé la porte de l’Europe et de laquelle on devrait s’inspirer quant aux problèmes migratoires... Seulement voilà, la marge de manœuvre turque est très étroite.  Les Turcs sont embêtés puisqu’ils ont intégré depuis des lustres des Syriens alaouites, eux-mêmes prêts à conforter le régime sanguinaire de Bachar el-Assad. Au risque de mettre en cause leur harmonie interne, Erdogan d’Ankara doit donc jouer serré. On voit que rien n’est clair quand on s’empoigne avec les enjeux politiques d’une région. Doit-on dire pour autant qu’il n’y a rien à faire ? Non, trois fois non : on ne peut tolérer qu’un peuple soit trucidé et agonise sous nos yeux. Il nous faut donc intervenir d’une manière ou d’une autre !

                                                Yves Carchon

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