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07/06/2011

Cinéma : « la conquête » de Xavier Durringer




L’histoire est maintenant bien connue : celle d’un petit homme qui se voulait un grand destin. Celle d’un enfant des années 50, Français d’origine hongroise et militant politique de la première heure qui, à force de ténacité, est arrivé, au tournant des années 2000, à se faire élire à la présidence de notre beau pays.
Cette (résistible)  ascension de Nicolas S. est le sujet même de « La conquête », le film de Xavier Durringer présenté en ouverture du récent festival de Cannes. Servi par le scénario minutieux de Patrick Rotman, il y évoque dans le détail les progressives ambitions présidentielles du ministre Sarkozy à partir de 2002 et ses préparatifs forcenés à la campagne de 2007, à grands renfort de communicants et  de slogans creux comme cet inénarrable « Ensemble tout est possible ». Il y a aussi, en toile de fond, une histoire d’amour qui se décompose et qui laisse penser qu’elle est le moteur secret de toute cette histoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Xavier Durringer n’a pas lésiné sur les moyens, notamment pour recréer à l’identique des décors officiels. Son casting n’est pas moins soigné, chacun des comédiens campant son personnage avec un souci époustouflant du détail – à commencer par Denis Podalydès, Bernard Le Coq et Samuel Labarthe, respectivement dans les rôles de Nicolas Sarkozy, de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin. Par leurs répliques et leurs mimiques, ils donnent une saveur nouvelle à ces rivalités que personne n’a eu le temps d’oublier. Mais il se passe ce qu’il se passe lorsqu’on regarde ces tableaux en trompe-l’œil : la confusion momentanée entre l’art et le réel représenté. A trop vouloir coller à leurs personnages, ils glissent dans la caricature et nous font rire avec des agissements qui devraient logiquement nous inquiéter quand ils se déroulent au sommet de l’Etat. Est-ce qu’un montage d’archives, comme d’autres l’ont fait avant avec quelques grands dirigeants, eût été plus convaincant ? Rien n’est moins sûr. On peut se demander, in fine, pourquoi ce film sort maintenant, alors même que la plupart des protagonistes qui l’ont inspiré occupent encore le devant de la scène. Sous l’angle historique, il vient trop tôt, c’est certain. Mais si son intention est politique (comme tout porte à le croire), si son parti-pris est de montrer la cuisine peu ragoutante qui se mijote dans l’ombre de toute grande entreprise électorale, alors il vient à point pour aiguillonner la conscience des citoyens un an avant la prochaine présidentielle. Il parait que Nicolas Sarkozy n’a pas voulu voir son double à l’écran. Et, ma foi, il a eu raison.


                                                Bruno DA CAPO        

Commentaires

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Écrit par : Capital Processing Network | 01/07/2011

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J. Lucchesi

Écrit par : Jacques Lucchesi | 03/07/2011

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