04/01/2006
Lettre ouverte à monsieur Jean-Marc Aimonetti du CNRS
( page 2)
Monsieur
Pour cette semaine 2005 de la science, vous nous aviez préparé un programme alléchant. C’est, du moins, ce qui était imprimé dans le fascicule qui présentait les différentes manifestations, dont la vôtre. Et je m’étais fait à l’avance un plaisir de participer à vos « Sens dessus-dessous », ces ateliers d’illusions sensorielles qui m’auraient certainement appris deux ou trois choses de plus sur mon rapport au monde.
Hélas, quand je suis arrivé vers 11 heures, ce pluvieux samedi 15 octobre, sur le campus de l’université Saint-Charles, il n’y avait rien, nulle trace, nul jalon annonçant l’atelier dont vous étiez sensément l’organisateur. Personne n’avait eu vent de rien, ni l’hôtesse d’accueil à la bibliothèque ni le personnel de surveillance : ignorance plutôt surprenante quand elle concerne une manifestation aussi médiatisée. A questionner les gardiens, je finis quand même par apprendre que vous aviez laissé un document prévoyant un fléchage et un accueil du public. Mais la salle où tout cela devait se dérouler était fermée jusqu’à lundi. Je pris la peine de vous téléphoner pour obtenir quelques éclaircissements. En vain : votre répondeur n’en donnait aucun sur ce marasme général. Par la suite, ce fut madame Mouton elle-même qui me révéla que, devant l’insuccés des premiers jours, vous aviez tout simplement, de dépit, mis la clé sous la porte, comme on dit. Exit l’atelier, sans la moindre explication ou excuse , et tant pis pour les nouveaux arrivants. Avouez qu’il est difficile d’avoir une attitude plus méprisante pour les gens.
Ces comportements sont, malheureusement, de plus en plus fréquents. Personnellement, ce n’est pas la première fois que je la subis. Mais je la trouve particulièrement choquante lorsqu’elle est le fait d’un homme de science ; un homme pour qui la patience ne devrait pas être un mot creux, engagé qui plus est dans une mission de communication publique. Comme quoi, le je-m’en-foutisme n’épargne aucun secteur de la société en cette époque de déliquescence morale. Cela au moins, je tenais à vous le dire.
Jean-Louis FRANCEZON
NDLR : les opinions sont libres dans « Le Franc-Tireur » et n’engagent que leurs auteurs. Toutefois, si l’intéressé venait à lire cette « lettre ouverte », qu’il sache qu’un droit de réponse lui est réservé dans le prochain numéro.
11:40 Publié dans Numéro 1 | Lien permanent | Commentaires (0)
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